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La Lettre De...

Arden

“Mon travail parle de liberté, d’amour, de bravoure et d’authenticité.”

elle/la
@ardenqueardan

Ana Prado, plus connue sous le nom d’Arden, est une portraitiste et photographe de mode galicienne installée à Madrid. Son travail se concentre sur la communauté queer underground, ses réalités, et les idées créées tout autour.

Pour la Pride de cette année, Ana explore les joies et les frustrations liées au dating au sein de la communauté LGBTQIA+. Elle utilise sa perspective artistique pour capturer sans effort l’essence à la fois belle et brute de ses sujets, les dépeignant d’une manière vraie et sans détour.

Nous avons discuté avec Ana sur l’importance de la liberté et de l’authenticité en matière d’amour. Ceci est la lettre qu’elle vous a adressée.

Merci de te présenter et de décrire qui tu es et ce que tu fais.
Je m’appelle Arden, je suis photographe-portraitiste et je vis à Madrid. J’ai 30 ans, je suis originaire de Galice et je centre mon travail photographique sur la communauté queer underground. 

Ton travail parle de liberté, d’amour, de courage et d’authenticité. Pourquoi est-ce que ce sont des thèmes importants pour toi?
C’est parce qu’ils définissent notre existence, ce que nous sommes. Il n’y a rien de plus courageux que de tenter de se connaître et d’être fidèle à ce que nous sommes. Et il n’y a rien de plus puissant ou qui nous émeut plus que l’amour, de quelque type que ce soit.

“Il n’y a rien de plus courageux que d’oser essayer de se connaître et de vivre pleinement ce que l’on est.”

Pourquoi as-tu choisi la photographie comme moyen d’expression?
La photographie m’attire pour de nombreuses raisons. En tant que médium, elle m’attire par son pouvoir, le fait qu’elle s’inscrive dans la durée, qu’elle informe des réalités ou des moments que nous ne pourrions pas renseigner autrement, et qui peut-être ne pourraient pas être vus s’ils n’étaient pas photographiés. J’aime aussi ce qu’elle provoque chez celui/celle qui reçoit l’image.

”Je suis attirée par la photo pour plusieurs raisons. C’est un support puissant qui traverse le temps pour montrer les réalités du moment, celles que l’on ne pourrait montrer autrement.”

Dans quelle mesure l’art est-il essentiel pour t’exprimer?
La photographie est une nécessité pour moi, pour donner ma vision du monde, pour décrire les réalités merveilleuses qui m’entourent, pour transformer les concepts et les idées et pour m’approcher des moments et sensations que je ne pourrais pas aborder si ce n’était par le truchement de l’appareil-photo.

Comment décrirais-tu ton rapport au genre et à la sexualité?
Je le décris comme une découverte et un voyage constant auquel je ne souhaite pas donner de limites ni de dates, de buts et d’objectifs autres que de me découvrir et de découvrir d’autres personnes et d’autres manières de comprendre la vie et l’amour.

Quelle a été ton expérience des rencontres en ligne et dans la vie réelle?
Chaque rencontre a été différente, mais il me semble que d’une manière générale, c’est une autre façon de connaître des gens et cela représente un lieu spécifique pour ces personnes que l’on n’atteindrait pas autrement. Les rencontres en ligne m’ont aidé à connaître des gens lorsque j’ai déménagé dans une autre ville ou lorsque je voyage. Lorsqu’une amitié durable découle d’une rencontre en ligne, ça me plaît beaucoup. 

Bonjour, Je m’appelle Zannie. Je suis comédien.ne, et par-dessus tout, j’aime l’expérience humaine, avec toutes ses particularités. Ce doit être pour cette raison que j’adore me faire passer pour quelqu’un d’autre et interagir avec différentes personnes. J’ai réalisé que nous avions tendance à juger les gens d’après ce que nous voyons, plutôt que de nous baser sur ce qu’ils nous font ressentir. Cet échange d’énergie avec une personne, c’est quelque chose de puissant, source de beaucoup de belles choses.

Durant le « Pride’s month », et tout au long de l’année, pensez à soutenir notre communauté, tout particulièrement en agissant avec amour. Soutenez les entreprises et organisations LGBTQIA+ et écoutez ! Écoutez nos histoires et cherchez à découvrir notre vécu. À tous les membres de la communauté : n’oubliez pas, faîtes-vous tester, protégez-vous, communiquez, et vive le consentement ! Il est également important de parler, et de ne pas tout sexualiser dès le départ. Il faut bien comprendre ce avec quoi l’autre se sent à l’aise. 

Pour moi, l’amour n’a pas de limites et peut être exprimé d’une multitude de manières. Les relations ouvertes me conviennent, car elles me permettent de rencontrer et d’aimer différentes personnes et d’explorer mon moi intérieur. Chaque personne éveille en nous différentes choses, c’est une aventure merveilleuse. 

Aimez-vous sans concession, l’amour que vous méritez viendra à vous. 

Zanzi :)

Pourquoi as-tu décidé de t’investir dans notre projet La lettre de…
J’ai décidé de m’investir parce que je constate que la marque est attachée à la cause, et que le projet s’intéresse à des personnes et des histoires réelles, ce qui rejoint mon travail, en plus de me donner la liberté créative et la confiance dans ce que je fais.

Comment as-tu choisi tes sujets, et qu’est-ce que tu prends en compte dans le processus de sélection?
La majeure partie des personnes dont je fais le portrait sont des rencontres du hasard de la vie. Je centre mon travail sur ma communauté, la communauté queer. Et dans les portraits que je réalise, je constate la magie et le pouvoir de cette communauté. Je vois sa force, son énergie, et j’éprouve une responsabilité lorsque je me place devant mes sujets avec mon appareil-photo.

”Plus un projet explore diverses formes d’art et d’expression, plus il devient riche et puissant.”

En plus de la photographie, tu as incorporé des lettres et d’autres supports. De quelle manière penses-tu que cela contribue à raconter une histoire? 
Plus j’explore divers types d’art et d’expression dans un projet, plus celui-ci sera riche et puissant. Au-delà de la créativité, plus il y a de points de vue et de discours, meilleure est la qualité et la cohérence du travail.

Quels sont les problèmes auxquels la communauté LGBTQIA+ est confrontée, notamment dans le domaine des rencontres et sur les applis en ligne?
Je ne crois pas qu’il y ait de problèmes particuliers, mis à part le fait que tu peux parfois rencontrer des gens qui n’appartiennent pas au collectif et qui ne sont pas corrects ni respectueux de toutes les réalités.

À l’inverse, comment penses-tu que les applis de rencontre peuvent représenter un atout pour la communauté LGBTQIA+ ?
Je pense qu’elles représentent un outil pour donner plus de visibilité au collectif, à son amplitude et sa diversité et qui nous aide à connaître plus de gens.

Tu as travaillé sur plusieurs projets mettant en lumière les expériences queer et non binaires. Comment se fait-il que tu retournes toujours à cette thématique et quels mots ou messages t’ont marquée?
La raison pour laquelle je continue de travailler au sein de ce collectif est mon sentiment d’appartenance, le désir de continuer à rendre visibles toutes les réalités existantes, améliorer mon travail, continuer à accumuler des expériences positives… Le sentiment qu’au plan artistique, le potentiel est illimité. Il y a de nombreux messages, pour chaque personne que je rencontre ou dont je fais le portrait, de l’amour à l’amitié, jusqu’aux moments qui vont se graver dans la mémoire. Par ailleurs, en s’approchant d’une personne du point de vue photographique, cela te permet de la connaître d’une manière qui ne peut se faire que comme ça. La personne qui se place face à ton objectif crée un lien spécial et abat de nombreuses barrières d’un seul coup, ce qui ne peut pas être plus doux.

Qu’est-ce que signifie la Marche des Fiertés pour toi?
Pour moi, la Marche des Fiertés est un jour de bonheur et de fête, de partage entre nous pour se souvenir de tous ceux et celles qui ont réussi à faire que nous pouvons faire la fête dans la rue. Pour autant, il ne faut pas oublier que la lutte continue, que nous avons encore de nombreux droits à défendre et obtenir, et qu’il existe de nombreuses personnes dans le monde qui sont dans des situations d’oppression, de stigmatisation et d’inégalité.

L’an dernier, la Marche des Fiertés a été annulée en Espagne. Est-ce que tu as de conseils pour fêter et soutenir la communauté de chez soi?
Par les réseaux sociaux, un message sur WhatsApp ou un bandeau sur nos fenêtres, toute forme de reconnaissance est un bon moyen de la fêter, en plus de se joindre aux démarches possibles.

Il semble que cette année, certains événements pourront avoir lieu dans la rue en Espagne. Est-ce que tu as des recommandations pour fêter la Marche des Fiertés en toute sécurité?
D’une manière générale, il faut être responsable comme avec n’importe quel autre événement compte tenu des circonstances, mais dans ce cadre, il est nécessaire de défiler avec la même force et les mêmes envies que d’habitude.

Quel impact penses-tu que la pandémie ait eu dans la vie de la communauté LGBTQIA+ ?
Je crois que la pandémie a affecté tout le monde de la même manière, mais avec encore plus de force s’agissant des collectifs qui souffraient déjà de discrimination, comme les personnes transsexuelles dont le taux d’emploi est très faible, et aussi toute la tranche du collectif qui consacre sa vie à l’art et aux spectacles.

Quel impact penses-tu que le manque de visibilité dans les médias de communication traditionnelle aura sur la génération plus jeune au sein de la communauté LGBTQIA+ ?
Je suppose que cette génération risque de ne pas se sentir représentée ni aidée à s’exprimer telle qu’elle est, mais je crois aussi que grâce aux réseaux sociaux et à la force et au courage des nouvelles générations, toutes ces personnes trouvent un lieu pour se réunir, se rencontrer et s’exprimer loin des médias traditionnels.

Bonjour,

Nous sommes Elo et Luan. Nous avions envie d’écrire cette lettre ensemble, parce qu’à ce moment de nos vies, nous nous considérons comme des partenaires et parce que nous essayons de nous construire à partir de nos propres paradigmes. 

Comme beaucoup de personnes de notre génération, nous avons envie de découvrir quelque chose de différent, d’éprouver de l’affection de manière plus libre. En matière d’individualité et d’intimité, nous saisissons la complexité des identités, nous nous efforçons de comprendre la transition que chacun vit et souhaitons faire partie de cette transformation.

Nous nous considérons comme étant des artistes hybrides et nous aimons utiliser le cinéma et le design pour créer. Les images, qu’elles soient statiques ou en mouvement, permettent à chacun d’entre nous de raconter une histoire. Et ce que nous aimons, c’est de pouvoir partager et de nous entraider dans ces processus de création. 

Nous n’avons jamais testé d’application de rencontres, mais nous aimerions essayer ! Pas en couple, plutôt chacun de son côté. Nous aurions ainsi des expériences à se raconter, en tant qu’amis que nous sommes :)

Bisous!

”Pour moi, la Pride est un jour de joie et de célébration, un jour de partage avec les autres, un jour pour se souvenir de toutes les personnes grâce auxquelles on peut aujourd’hui faire la fête dans la rue.”

Penses-tu que la communauté LGBTQIA+ est de mieux en mieux représentée ? Que reste-t-il encore à faire?
La représentation du collectif dans les grands médias s’est améliorée, surtout ces dernières années, mais c’est dû à la force du collectif, ce n’est pas quelque chose qui est venu de soi, sans lutter. Étant donné que le collectif et sa diversité existent et font partie de la société, comme n’importe quel autre segment, il a besoin d’être représenté. Cela dit, très peu de choses sont enseignées, et de manière très normative.

Merci beaucoup, Ana. Sachant qu’il s’agit-là de ta première contribution à Une lettre de… que dirais-tu pour conclure?
Je suis ravie d’avoir participé avec des gens de ma communauté à un projet aussi concret et magnifique. J’espère que davantage de marques vont continuer à œuvrer pour la visibilité et inclure toutes les réalités. Soyez tendre avec vous-même.

1 - Bonjour, je suis Chichi et je suis queer non-binaire. J’aime que l’on fasse référence à ma personne de manière non genrée, comme en utilisant le pronom « iel ». Je suis makeup artist et actuellement, ma vie tourne autour du maquillage et de l’univers du drag. Toute l’année, je porte des looks de rêve. 

J’ai eu beaucoup d’expériences avec les applications de rencontre en ligne et je trouve que de manière générale, les applications sont supers. 

Dans ce monde, la façon la plus utile de soutenir la communauté, c’est de laisser les gens faire ce qui leur convient, sans aucun préjugé. Si vous voyez quelqu’un agir de manière incorrecte, ne l’ignorez pas. Nous devrions toujours nous mettre à la place de l’autre afin de ressentir et de comprendre les choses. 

Nous sommes tou.te.s différent.e.s et uniques, nous devrions comprendre que chaque individu a une façon de vivre qui lui est propre. J’aurais aimé, il y a 5 ans, être la personne que je suis aujourd’hui, qui a le courage de sortir sans se soucier de ce que les autres pensent. 

Dans une relation, le plus important, c’est de montrer qui vous êtes réellement. Osez être vous, sans vous cacher, soyez juste vous-mêmes. 

Cette pandémie m’a fait prendre conscience qu’il est vraiment important d’avoir sa propre vie et de ne pas avoir pour seul objectif de trouver une autre personne. Même si avoir de bons amis, c’est merveilleux.

À l’avenir, j’espère que les préjugés tomberont et surtout, qu’il n’y aura plus de comportements insidieux à l’encontre de la communauté. 

Vivez, agissez avec passion et profitez de la vie! 

*

2 - Enfant, je n’ai jamais pu comprendre la ségrégation qui nous était imposée. Cette binarité forcée qui me remplissait de honte lorsque je m’aventurais au rayon filles, lorsque j’arrivais au lycée avec les ongles vernis, ou lorsque j’ai commencé à comprendre que la dynamique hétéronormative n’était pas pour moi, que je n’étais pas comme les autres, que j’avais quelque chose de spécial. 

Je m’appelle Joss Jaycoff, je suis artiste et activiste trans non binaire. Une sorcière du 21e siècle pour certains, un punk rebelle pour d’autre. Si, par sorcière, on entend une personne en avance sur son temps, avec une vision progressiste, un être intelligent capable de remettre en question les normes sociales, alors j’accepte volontiers le compliment. 

Dès le plus jeune âge, nous apprenons à ranger les gens dans des groupes, des catégories, des identités, des ethnies, des compétences… Mon travail consiste à rappeler aux autres le pouvoir de l’unité, dès la naissance. Nous signons un contrat avec l’univers qui nous permet de vivre l’expérience humaine en tant qu’êtres égaux. 

Notre existence remonte à des temps très anciens : les trans, queers et personnes non binaires ont toujours existé. Nous avons été et sommes toujours des maillons du changement. 

Les personnes LGBTQIA+ font partie de quelque chose de vraiment beau, que l’on appelle communauté, famille de cœur, amour libre… 

N’oubliez pas que, pour être capable d’aimer, il est avant tout nécessaire de vous aimer et d’admettre que chaque partie de votre être est incroyable. Ce n’est qu’à ce moment-là que vous commencerez à attirer d’autres êtres de lumière, qui brilleront, tout comme vous.

Vivez, rebellez-vous, aimez… La vie est courte!

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