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Conseils sur les relations
Parler d’IST, c’est sexy !

Par Virginie Clarenc

Les résultats du sondage mené par Badoo à l’occasion de la journée mondiale de la santé sexuelle le 4 septembre dernier sont tombés : parler des IST quand on commence tout juste à fréquenter quelqu’un reste une épreuve malaisante, au point qu’1 célibataire sur 10 reconnait avoir eu des relations sexuelles non protégées pour éviter de casser l’ambiance.

Ressentir de la gêne pour évoquer les IST, c'est normal !

Lors des premières rencontres, on cherche à plaire et séduire, on a besoin d’un maximum de confiance en soi et d’ondes positives. Il est d’usage de vouloir rassurer la personne qu’on ne connaît pas encore : en évitant les sujets gênants, on cherche à se montrer sous son meilleur jour, afin de mettre toutes les chances de son côté et de susciter le désir d’autrui.

Par conséquent, aborder le sujet des IST lors des premiers rendez-vous n’est ni spontané, ni naturel. On craint de gêner son date, voire même de le ou la faire fuir. Les idées reçues ont la vie dure : on pense souvent qu’IST rime avec sexualité débridée, manque d’hygiène ou infidélité. La réalité est tout autre : le risque de contracter une IST augmente à partir de plus de 2 partenaires différents par an, une toilette intime suffit tant que l’on oublie pas de se laver les mains et de nettoyer ses sextoys, et enfin, les IST peuvent être asymptomatiques. La découverte d’une IST n’est pas synonyme d 'infidélité, la contamination a pu avoir lieu lors d’une précédente relation, sans provoquer de symptômes visibles, et se révéler bien plus tard.

Généralement, c’est le comportement sexuel qui est jugé socialement et moralement, et qui est stigmatisé. Car ce n’est pas la pratique sexuelle qui augmente le risque de contracter une IST, mais plutôt la situation dans laquelle se déroule la relation sexuelle : si elle n’est pas protégée par un préservatif féminin ou masculin, ou par une digue dentaire, alors elle représente un comportement à haut risque. Conséquence : la chaude pisse et autres réjouissances, ce n’est pas que chez les autres ! Cela arrive précisément aux gens qui ne se protègent pas.

La peur d'attraper une IST n'évite pas le danger d’en contracter une : alors autant savoir pourquoi on en a si peur ! Une infection peut être silencieuse et sans symptômes, elle se révèle parfois plus de 6 semaines après la relation contaminante, et malheureusement certaines ne se traitent pas. L’ambiance à court, moyen et long terme risque donc d’être définitivement brisée si l’on ne fait pas ce qu’il faut.

Voilà pourquoi parler d’IST lors des premiers rendez-vous, c’est important et c’est sexy !

Avoir peur d’un refus, c’est légitime, mais si cela devait arriver, réjouissez-vous ! Vous aurez gagné du temps : est-ce raisonnable de s’embarquer dans une partie de jambes en l’air avec cette personne qui refuse le confort et l’extase de la sécurité ? Qui ne se respecte pas et qui ne vous respecte pas, et ce dès le début de l’histoire : c’est NON.

Alors, tant mieux, ciao, bye bye !

Finalement, ce que l'on risque à parler de tests, de prévention, de capotes ou de vaccination, c’est de se présenter à l’autre comme une personne responsable, fiable, qui se respecte et qui respecte l’autre. Et ça, si c’est pas sexy ! Quoi de mieux pour se laisser aller et de lâcher prise en toute transparence, confiance et sécurité ? N’est-ce pas le meilleur chemin pour prendre du plaisir ? En tout cas, c’est une bonne base pour entamer une histoire d’une nuit ou une histoire d’une vie.

Tout ça c’est très bien, mais comment faire ? Simplement en commençant par parler de soi, de son envie de partager un moment intime, et en proposant concrètement du safe sex : on parle tests et protections, et on les montre si on en a.

Plus on connaît son sujet, mieux on en parle. On se fait dépister à chaque changement de partenaire. On s'informe sur les IST : les modes de transmissions, les moyens de prévention.

On s'entraîne à utiliser les préservatifs, d’abord en solo pour maîtriser le geste sur le bout des doigts, le stress et la mauvaise manipulation de la capote pouvant nuire à son utilisation le moment venu. Idem avec les digues dentaires : aller voir à quoi cela ressemble, les manipuler et s’y familiariser avant de prendre du plaisir à deux est toujours une bonne idée.

Parfois les gestes sont plus éloquents que les mots : mettre un préservatif ou une digue dentaire à portée de vue et de main permet d'afficher la couleur de la prévention, d'aborder en toute confiance ce moment d'intimité partagée, de les utiliser, comme une évidence... Parce que c’en est une. Cela permet ensuite de pouvoir poser des mots ensemble, et d’aborder la discussion autour des dépistages. Vous n’êtes pas à l’abri d’un succès !

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