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Faire mon coming out en tant que bi a changé ma vie

Par *Grace 

J’ai fait mon coming out officiel en tant que bi vers l'âge de 21 ans, mais j’avais déjà commencé à le faire doucement (et souvent après quelques verres) auprès d’amis depuis l'âge de 17 ans. Il m'a fallu jusqu'à l'année dernière, à l'âge de 25 ans, pour que je le fasse auprès de la majorité de ma famille. Les réactions ont été grandement favorables ! Mais si certains avaient toujours pensé que j’étais queer, d’autres ont très mal réagi, et une poignée d’entre eux m’ont carrément dit que, selon eux, la bisexualité n’existe pas. Mon coming out n’a rien de particulièrement remarquable, mais le fait que tout se soit passé de manière si banale est un signe de progrès, quelque part, et c’est réconfortant de savoir que ça fait écho aux histoires de beaucoup de mes amis. Cependant, faire des rencontres en tant que femme bisexuelle n’est pas toujours simple.

La majorité des jeunes LGBTQIA+ s'identifient comme bisexuels (un peu moins de deux tiers d’entre eux selon une étude de 2020 menée par l’Office for National Statistics), mais nous ne sommes toujours pas acceptés partout en matière de rencontres. Nous sommes souvent considérés comme trop hétéros, ou trop homos. Depuis que j’ai changé mon profil de dating en mettant « Je ne cherche pas un genre spécifique » il y a quelques années, ma vie amoureuse a complètement changé, en bien comme en mal…

Les hommes cis me demandent souvent de faire des plans à trois, et rarement comment je vais...

En 2023, on pourrait penser que les gens ne voient plus les femmes bisexuelles comme des sex toys grandeur nature, ou de simples fantasmes... Mais hélas, c'est loin de la vérité. En tant que femme ouvertement bisexuelle, voici comment ça se passe la plupart du temps : je discute avec quelqu’un, on s’entend bien, on parle de se rencontrer, et quand j’accepte, il ou elle me dit que sa moitié se joindra à nous. Ces couples recherchent une « licorne », c’est-à-dire une femme bisexuelle qui couche généralement avec un couple composé d’un homme hétéro et d’une femme bi. Pas de problème jusqu’ici, je ne suis pas là pour pointer qui que ce soit du doigt, et ce n'est pas une idée qui m’offusque. Ce que moi et les autres femmes bisexuelles à qui j’ai parlé ne voulons pas, c’est de nous faire mener en bateau. À moins que notre profil indique clairement que nous voulons être une licorne ou que nous cherchons un plan à trois, il est frustrant de voir que les gens le supposent automatiquement. Nous cherchons des relations honnêtes, nous voulons trouver l’amour comme tout le monde. Et pas forcément être le jouet d’un couple en pleine phase d’expérimentation.

Je me sens enfin libre d’explorer ma sexualité

Pour moi, les rencontres en ligne ont toujours été plus faciles que dans la vraie vie : en effet, dans les bars et les boîtes de nuit qui ne sont pas exclusivement queers, il est difficile d’approcher les gens sans connaître leur orientation sexuelle. Les applis de rencontres m’ont apporté de la clarté, et comme la menace de violence n’y est pas viscérale, cela m’encourage à rester moi-même.

En tant que femme, j’ai l’impression que toute mon éducation sentimentale, notamment à travers la télé, le cinéma, l’école et la musique, a été orientée vers les relations hétéronormatives. Je sais capter les signaux des hommes, je sais flirter avec les hommes, mais j’ai dû apprendre à faire de même avec les femmes, et ce, de manière autodidacte, en faisant pas mal d’erreurs. Sur les applis de rencontres, les intentions des gens sont plus claires : vous swipez, et si vous matchez, c’est que vous vous plaisez. Plus besoin de chercher à déchiffrer les signaux.

Je n’ai pas à me justifier

Être bisexuelle, c’est être constamment remise en question : « T’es vraiment bi ou t’es juste une lesbienne refoulée ? », « T’as juste eu une mauvaise expérience avec les mecs, tu finiras bien par tomber sur le bon… », « Je peux comprendre qu’on puisse être attiré par le même sexe, mais juste pour une expérience, c’est tout… », « Mais tu es si féminine, pourtant ! ». J’ai entendu ce genre de conneries plus d’une fois, et ce que j’ai fini par accepter et réaliser, c’est que je n’ai pas à justifier de ma bisexualité auprès de qui que ce soit. C’est n’est pas une question d’apparence : on parle de sexualité, pas d’une tendance. Alors bien sûr, il y a plein de mèmes sur l’expérience bisexuelle qui me parlent, mais il ne faut pas confondre avec les stéréotypes. Je n’ai pas besoin de porter de vêtements particuliers, d'avoir un anneau dans le nez, ou de seulement sortir avec des mecs efféminés ou des femmes masculines. Je peux rester telle que je suis. Je suis queer, et c’est tout ce qu’il y a à savoir. Ce n'est pas à débattre.

En restant authentique, on attire de meilleurs partenaires

Je suis actuellement dans une relation de soutien et d’amour, après de nombreuses expériences toxiques et déchirantes, et je le dois en grande partie au fait de rester moi-même à 100%, de ne pas chercher à cacher certaines de mes facettes par peur de ne pas être acceptée. J’ai été honnête dès la première interaction. En cours de route, j’ai été confrontée à des réactions peu chaleureuses vis-à-vis de ma bisexualité. Ça a été difficile, mais au final, ça m’aide sur le long terme. Je peux maintenant éliminer les homophobes et les fanatiques dès le départ.

Faire mon coming out en tant que bisexuelle dans ma vingtaine a tout changé dans ma vie amoureuse, et donc dans ma vie en général. Je ne me sentais pas suffisamment bi quand j’étais ado, même si les sentiments étaient là. Je ne voyais la bisexualité que d’une façon très binaire. Pour moi, être bisexuelle, c’est comprendre que je peux aimer des gens de tout genre, et que je n’ai pas besoin d’avoir couché avec un nombre X de femmes pour mériter l’étiquette de queer. Ce n’est pas quantifiable, et personne d’autre que moi ne peut définir ma sexualité. C’est ça, l’étiquette qui me parle le plus, après des années à en essayer des tonnes qui ne me correspondaient jamais vraiment. Je suis sortie avec des gens merveilleux, j’ai appris à m’aimer en acceptant ma sexualité, et j’ai brisé les chaînes hétéros qui m’emprisonnaient.

Il n’y a pas de date limite pour découvrir votre sexualité. Elle est fluide, et elle vous appartient. Ne vous sentez jamais obligé(e) de le faire avant de vous sentir prêt(e), et quand vous l’êtes, allez-y à votre rythme. Tout le monde mérite de trouver l’amour.

*Le prénom a été modifié.

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