Par Mymy Haegel

Ah, les fêtes de fin d’année… Elles sont l’occasion de revoir avec joie des proches qui nous manquent, mais viennent aussi avec leur lot de pressions sociales.L’injonction à se conformer à une certaine norme — celle de nos parents, frères, sœurs, cousins et autres tantes ayant parfois une vision biaisée de nous — peut peser lourd, et on ne parle pas ici de quelques cas isolés : 50% des célibataires français déclarent ressentir une pression d’un de leurs proches pendant cette période*. Et ça ne fait pas de bien à leur santé mentale.

La pression familiale à se mettre en couple, ce fléau

60% des célibataires interrogés n’abordent qu’à contrecoeur le sujet de leur vie amoureuse avec leur famille. Un chiffre désolant, révélateur d’un sujet sensible sur lequel bien des archétypes viennent se plaquer : souvent persuadés de ne vouloir que votre bien, vos proches peuvent rapidement vous mettre mal à l’aise et poser un regard condescendant sur votre célibat, qu’il soit choisi ou non. Dans un contexte où nous avons toutes et tous besoin de chaleur, de tendresse et de nous sentir acceptés, comment passer des fêtes apaisées malgré la pression familiale autour du couple ?

Poser ses limites, le b.a.-ba des relations saines

On n’est jamais mieux servi que par soi-même, paraît-il. Un proverbe qui convient parfaitement aux célibataires, y compris pour le sujet qui nous intéresse aujourd’hui : l’importance de poser vos limites ! Car personne ne peut le faire, sauf vous. Même si vous aimez votre famille, et qu’elle vous le rend bien, il peut y avoir de petits dysfonctionnements dans vos relations — par exemple parce que vos parents vous traitent toujours comme un enfant alors que vous savez ce qu’est un PEL. Poser vos limites, ça peut vouloir dire annoncer en amont, tranquillement, que vous ne souhaitez pas discuter de votre vie amoureuse, pour des raisons qui vous regardent. Ou vous pouvez accepter d’aborder le sujet, mais poser rapidement un stop : les grandes lignes, et basta. À vous ensuite de vous y tenir, en répétant à loisir « Je t’ai dit, je n’ai pas envie d’en parler »... de façon plus ou moins tendre selon l’ambiance de vos dîners !

Plonger sous la surface, pour atteindre les vérités

Qu’y a-t-il derrière une pression de vos proches à vous « trouver quelqu’un » ? Plusieurs possibilités se dessinent : une volonté sincère de vous voir heureux ou heureuse, une vision du couple comme condition sine qua non au bonheur, une inquiétude quant à vos projets d’enfants (citée par 22% des femmes célibataires sondées, contre seulement 12% des hommes… L'injonction à la maternité a de beaux jours devant elle !), une envie un peu malsaine de régir votre vie, et j’en passe. Tout dépend de vos histoires personnelles. Mais si vous vous en sentez capable, il peut être plus enrichissant pour vous et vos proches d’aborder cette « raison » de vous mettre la pression, d’essayer de creuser derrière les disputes de surface pour comprendre le levier qui les fait agir ainsi. Cela peut aussi être l’occasion de confronter vos points de vue, vos visions de l’existence et donc de vous connaître plus intimement. Car après tout, les fêtes, ça rapproche, non ?

Savoir se défendre, avec modération

Je sais, je sais. C’est tentant, très tentant de renvoyer à tonton une pique acerbe sur son troisième mariage et ses infidélités chroniques, lui qui insiste tant pour que vous trouviez quelqu’un à épouser. Ou de rétorquer à votre sœur insistante que si elle n’était pas coincée dans un couple médiocre depuis douze ans, elle serait peut-être plus ouverte d’esprit. Mais ! Attention ! Permettez-moi d’invoquer quelque peu l’esprit de Noël et du vivre-ensemble. Faire escalader un conflit n’a jamais arrangé grand-monde, et risque bien de gâcher définitivement l’arrière-goût de la bûche. Défendez-vous si on vous manque de respect, évidemment, mais essayez de ne pas lancer d’attaque en traître et de ne pas trop viser là où ça fait mal : même en famille, certains dommages sont parfois irréparables.

Voir le verre à moitié plein, et se resservir du pétillant

Si vous avez le pied marin, vous pouvez sortir la grand-voile et naviguer agilement dans les eaux tumultueuses des fêtes de famille en essayant de maîtriser le gouvernail des discussions. Orientez les conversations vers des éléments positifs, valorisez vos interlocuteurs et interlocutrices, intéressez-vous sincèrement aux cours de poterie de votre neveu, prenez de vraies nouvelles de celles et ceux que vous aimez : même avec des désaccords, on peut prendre soin les uns des autres… et avec un peu de chance, cette ambiance aussi tendre que les joues du dernier-né fera oublier à tout le monde votre célibat

La pression familiale qui pèse sur les célibataires est une réalité, et pour bien des personnes, les fêtes de fin d’année sont un moment émotionnellement compliqué. Je ne peux donc que conclure en vous enjoignant à prendre soin de vous : ne vous forcez pas trop, ne donnez pas l’heure aux gens qui ne méritent pas votre temps, préservez-vous, et si vous quittez le réveillon un peu plus tôt pour aller boire des canons avec vos potes célibataires, personne ne pourra vous blâmer !

*selon une étude Badoo x YouGov menée sur 1009 personnes âgées de 18 à 45 ans.